Depuis bientôt un an, nous avons créé « lesconcernes.com », un média disruptif et citoyen complètement gratuit, pour répondre à l’injonction patriotique de participer à la construction intellectuelle et à l’enrichissement philosophique de notre demeure collective. Ce projet en exploration exigeait des ressources humaines et financières pour sa mise en œuvre. 

Nous les avons trouvées par nos efforts sans jamais demander de l’aide à quiconque. Une partie de nos salaires a été engagée pour faire fonctionner ce projet en vue de partager avec nos concitoyens et concitoyennes un nouveau narratif, une façon différente d’approcher notre histoire, d’envisager notre présent afin de garantir à la postérité un futur possible. 

Nous pensons que ce devoir citoyen incombe à notre génération, en ce sens que notre situation dans l’histoire souvent troublante mais parfois belle de notre pays nous donne l’occasion de réparer nos mémoires fracturées et d’inventer les métaphores d’un avenir commun, partagé. 

C’est précisément sur le chantier de la réflexion, de l’imagination qu’il nous paraît possible de réaliser ce grand rêve. Mais comment pouvons-nous réussir ce pari si à chaque fois nos œuvres font l’objet de censure ? Il y a maintenant des mois que nous sommes victimes d’une campagne de sabotage sur les réseaux sociaux, en particulier sur Facebook. 

Récemment, nous avons publié une tribune signée par une quarantaine de concitoyens dont l’actuel Premier Ministre. Nous y plaidons la cause de l’ouverture d’un véritable espace de dialogue où les acteurs politiques et le pouvoir accepteraient de transcender leurs méfiances réciproques afin de faire République ensemble. 

Malgré la modération et le souci de l’intérêt général dont on a fait montre dans ladite tribune, elle a été supprimée de Facebook pendant près de deux semaines et n’a été rétablie qu’après de fermes revendications de notre part.  Même si cet autre épisode de censure est maintenant derrière nous, le fait est que nous payons systématiquement, depuis quelques mois, le prix du mépris d’un certain groupe de personnes pour qui nos initiatives et prises de position seraient « inappropriées ». 

Ceci est donc un message de détresse que nous lançons à l’endroit de tous les guinéens et toutes les guinéennes patriotes qui refusent la muselière, ceux et celles-là même pour qui la liberté d’expression est non négociable dans notre quête collective d’une Guinée nouvelle. Mais il est surtout un message à ceux qui veulent nous faire taire : Nous ne nous tairons pas. 

Et comme preuve de cet engagement inébranlable à relever le niveau du débat intellectuel en Guinée, nous tiendrons un direct sur Facebook ce dimanche 21 avril à 19h30 TU pour parler de notre plateforme, de notre tribune récemment censurée, ainsi que d’autres chantiers intellectuels en construction.