L’impérialisme arabe en Guinée est d’autant plus violent et dangereux qu’il se déguise en un islam dévoyé, épuré de ses valeurs de tolérance et de liberté. En ce sens, il n’est pas seulement une métastase de circonstance qu’on pourrait guérir par des potions conventionnelles. C’est un cancer contre lequel il faut déployer toutes nos forces, toutes nos énergies mais aussi tous nos savoir-faire, tant ses symptômes sont subtils et ses conséquences mortifères.

La Guinée est en danger. Les barbus et les femmes littéralement masquées, voilées par une conviction rétrograde, sont à la manœuvre. Ils veulent, à coup d’injonction liberticide et de manœuvres belligérantes, créer une société de marionnettes au service d’un Dieu qu’ils ont fabriqué. Intolérant et vindicatif, l’unique préoccupation de ce Dieu serait de punir les pauvres infidèles – musulmans ou non – qui ne suivraient pas la doxa islamiste.

Anciens élèves des monarchies du Golfe et ambassadeurs d’une idéologie en décomposition, ils sont le reflet de la plus abjecte des contradictions : nègres de l’extérieur et esclaves arabes de l’intérieur.  Cette description est même à nuancer tant il est vrai que tout dans leur apparence – de l’accoutrement aux mimiques quotidiennes – donne à penser qu’ils ne sont plus en phase avec eux-mêmes, c’est-à-dire qu’à force de singer les élus du paradis, ils finissent par en devenir, au péril de leur belle et admirable identité. 

La conséquence est immédiate : ils veulent en finir avec nos valeurs culturelles et traditionnelles qu’ils associent dangereusement au paganisme. Pour eux, il n’y a pas mille manières d’être musulman : il faut cesser d’être africain. Cette renonciation cosmogonique n’est pas seulement un détail encombrant ; c’est le prix à payer pour goûter au bonheur céleste. Toute opposition à cette vision crépusculaire entraîne une réaction disproportionnée. 

La bataille est donc livrée. Elle l’est, d’abord contre nos langues et symboles cultuels, deux ensembles indissociables qui justifient notre présence au monde. En s’attaquant à ces patrimoines immatériels, à ces empreintes intemporelles, ils veulent effacer nos racines, annihiler nos héritages, détruire, en un mot, notre africanité. 

Elle l’est aussi contre l’islam soufi, celui-là même qui trouve dans nos racines et traditions un refuge. Il a été adopté par nos grands-parents, en raison de sa proximité avec nos valeurs et nos cultures.  Cet islam tolérant et pacifique, flexible et diluant n’est pas, à leurs yeux, l’islam authentique. Ils veulent l’occire, au moyen d’une guerre d’influence, grâce, naturellement, à la bénédiction des pétrodollars.

La Guinée est devenue un territoire de guerre idéologique entre différentes factions musulmanes, soutenues par des forces obscures aux intentions suspicieuses : la Turquie, l’Arabie Saoudite, le Koweït, le Qatar, le Pakistan, l’Iran. Chacun voulant éperdument que sa philosophie prenne de l’essor et se positionne comme la référence en matière de croyance. Les mosquées ne font que fleurir et les écoles coraniques gagner du terrain. Dans un pays qui manque de tout, la quête du paradis est devenue l’ultime espoir pour délivrer des tourments de la misère des âmes qui n’ont désormais plus rien à perdre. 

Dépossédés du droit naturel de rêver, de la liberté fondamentale d’espérer, une grande partie de nos concitoyens, abandonnés à leur sort par des politicards inutiles et désespérants, sont désormais la proie facile d’islomopithèques fondamentalistes à la solde d’impérialismes étrangers, pour la plupart moyen-orientaux. Ils ne savent ni ne cherchent à comprendre l’agenda idéologique pour le compte duquel ils font un si bon profit. 

Ces pantins utiles qui radicalisent nos frères et masquent nos sœurs ne sont pas simplement forts du financement des maîtres qui les possèdent. Ils le sont davantage de la perspective qu’ils offrent, accessible à tous, riches ou pauvres. Le paradis qu’ils vendent à leurs adeptes n’a pas beaucoup d’exigences en matière de contrepartie. Il faut seulement accomplir quelques actes rituels, citer sans cesse des phrases en arabe pour se dosnner un air savant, s’autoproclamer juge de la foi, rejeter systématiquement tout ce qui n’est pas de la culture des peuples du Moyen-Orient et adopter une routine vestimentaire soi-disant conforme aux habitudes de l’islam orthodoxe. 

Cela ressemble à peu de choses près à la description que voici. Pour tout le monde  prier en croisant les bras. Pour les femmes : porter un voile intégral rendant toute identification impossible. Et pour les hommes :  limiter la longueur des pantalons; laisser pousser la barbe ; porter la tunique traditionnelle Saoudienne ; et surtout, accepter toutes les sottises et élucubrations d’une minorité de surexcités, nourris par des penseurs aux idées extrémistes et controversées. 

Ce message radical est en train de conquérir une portion dangereusement considérable des musulmans de Guinée. Intolérant à la diversité, ils ne veulent plus cohabiter avec la différence nationale. La guinée, selon leur point de vue, doit être uniformisée sur le plan religieux. L’indifférenciation cultuelle devrait être la norme. Cette entreprise fantaisiste, ce projet grotesque est en train de prendre forme dans le plus grand des silences.

Un nouveau type de grand remplacement, subtil mais inquiétant, est en cours en Guinée. Une civilisation étrangère et invasive s’est donnée pour mission de provoquer le génocide de la nôtre, au moyen d’une politique d’endoctrinement à grande échelle des musulmans du pays. Cela se voit partout, dans la capitale comme à l’intérieur du pays. Entre assujettissement vestimentaire et intolérance à la diversité, la civilisation arabe essaime dans chacune de nos villes et pollue l’essentiel de notre écosystème.

Si nous n’agissons pas pour inverser la tendance au plus vite, la Guinée risque, dans les années à venir, de devenir un nid terroriste et un foyer pour femmes invisibles. Il ne s’agit pas de chasser les barbus du territoire national ou de les exclure de la communauté nationale sur la base d’une loi inégalitaire et agressive. Il s’agit en revanche de résoudre le problème à la source, de prendre le contrepied de ce mouvement d’aliénation culturelle en ouvrant chez nous nos propres écoles religieuses. Il s’agit donc, en définitive, de former nos théologiens selon nos repères et les exigences de notre attachement au monde.

Ce projet de nettoyage n’est pas contre l’Islam qui est une religion d’amour et de paix mais contre des idéologies politiques et fascistes défendues par des nations racistes qui veulent imposer leur tentacule chez nous. Pour ce faire, il faut à tout prix mettre hors d’état de nuire leurs marionnettes qui sont en train de radicaliser un Islam guinéen historiquement tolérant et respectueux des différences qui fondent notre nation. Il y va de l’avenir de notre beau pays et de la préservation de notre identité séculaire, qui est le fruit de nos joies et douleurs partagées, de notre aspiration commune à faire nation.