Le deuxième sommet Russie-Afrique s’est tenu au centre de congrès Expoforum à Saint-Pétersbourg les 27 et 28 juillet, sous le slogan : « Pour la paix, la sécurité et le développement ». Parallèlement, le forum économique et humanitaire du sommet a eu lieu sous le slogan « Technologie et sécurité au nom d’un développement souverain au profit de l’humanité ». L’événement a été organisé par la Fondation Roscongress, présidée par Alexander Stuglev, un proche de Poutine. La Fondation a d’ailleurs signé une série d’accords de coopération avec des organisations africaines de commerce et d’investissement, à savoir la Chambre tuniso-russe de commerce, d’industrie et de tourisme, la Chambre africaine de l’énergie, API — MALI, APIX-SA et le Black Business Council. 

En Centrafrique, la Russie a testé une vaste opération d’influence 

49 Chefs d’Etats et de gouvernements étaient présents alors que le premier sommet de 2019 à Sotchi avait connu la participation de 54 Chefs d’Etats et de gouvernements africains. Mais le nombre n’est pas très important. L’enjeu pour la Russie est ailleurs.

Se tenant tous les 4 ans, ce sommet n’est pas véritablement économique, mais c’est avant tout un espace d’échange officiel entre la Russie et certains pays africains. Après avoir presque déserté le continent depuis de nombreuses années alors qu’elle partage avec les Africains plus d’un demi-siècle d’histoire et de relations bilatérales, Moscou revient en force avec l’arrivée fin 2017 du groupe paramilitaire privé Wagner en Centrafrique. Cette présence a forcé l’armée française à quitter définitivement le pays. Le 15 décembre 2022, « les derniers militaires français présents en République centrafricaine sous commandement national, au titre de la Mission logistique (MISLOG), ont quitté le pays », annonçait alors le ministère français des armées

En Centrafrique, la Russie a testé une vaste opération d’influence qui s’est relevée productive et l’a étendue notamment sur le Mozambique, la République Démocratique du Congo, le Cameroun, la Côte d’Ivoire, le Soudan, le Mali, le Burkina Faso. Ces opérations seront amplifiées par Internet Research Agency, l’usine à trolls russe et aussi d’autres barbouzes sur les réseaux sociaux et principalement sur Facebook, Instagram et TikTok. Ces campagnes sont attribuées à Yevgeniy Prigozhin, financier russe et ancien patron du groupe Wagner. En 2019, c’est plus de 177 160 $ de dépenses pour des publicités sur Facebook qui ont été injectées dans ces opérations d’influence. Cette stratégie servait à donner une bonne image de la Russie auprès de l’opinion publique afraicaine, une mauvaise image de la France, un soutien au maréchal Khalifa Haftar, l’homme fort de l’est de la Libye, ainsi que du soutien à Saif Islam Kadhafi et une certaine campagne pour la nécessité d’une livraison d’armes à la Centrafrique alors sous embargo de l’ONU. À noter que, mystérieuse  coïncidence, le Conseil de sécurité de l’ONU a décidé, ce jeudi 27 juillet, de l’assouplissement de cet embargo

Comprenant l’intérêt géopolitique et géostratégique que représente l’Afrique, au cœur de la plus grande bataille informationnelle de ces 50 dernières années, la Russie a ainsi décidé de faire un come-back spectaculaire sur le continent. D’après un rapport de Stockholm International Peace Research Institute publié le 13 mars 2023, « la Russie a supplanté la Chine en tant que plus grand fournisseur d’armes » des Etats d’Afrique subsaharienne. Moscou est donc le principal fournisseur d’armes du continent africain, avec 26 % des parts de marché. 

Le retour de la Russie en Afrique est intervenu dans un contexte de défiance de la France, à grand renfort de désinformations et de manipulations informationnelles. Mais aussi sur la base d’une histoire née de la période des indépendances africaines à partir de 1958. La Russie, la Chine, Cuba et tout le bloc soviétique ont volé au secours des nouveaux Etats africains indépendants et en passe de le devenir. Plusieurs cadres africains ont été formés en URSS (Union des républiques socialistes soviétiques). 

La Russie est donc perçue comme un rempart contre l’hégémonie occidentale dont souffrent l’écrasante majorité  des pays africains. Dans l’imaginaire géopolitique de beaucoup d’africains aujourd’hui, la Russie de Poutine est devenue un véritable gage d’équilibre de puissance dans la jungle des relations internationales, notamment dans la confrontation idéologique et géostratégique en cours entre l’Occident et les têtes d’affiche du Sud global. Cette perception est soutenue par un discours calibré de plusieurs leaders d’opinion comme Nathalie Yamb et Kemi Seba, acteurs influents en Afrique subsaharienne et dans une partie des Caraïbes. 

Le poids des relais africains de la stratégie d’influence russe  

Le sommet Russie-Afrique fait donc partie d’un ensemble d’outils de Soft Power russe sur le continent. Outils qui comprennent les médias d’Etat (Russia Today, Sputnik) et leurs relais africains, en l’occurrence Afrique Media émettant depuis Douala, au Cameroun. Cette société de télévision panafricaniste est fondée par Justin Tagouh, cet habitué des palais présidentiels et des sommets internationaux  ironiquement surnommé « la voix de Moscou » par les médias français. Il y a également, en République centrafricaine, Lengo Songo, principale radio de Bangui, lancée par des russes venus de Saint-Pétersbourg et émettant depuis 2018, ainsi que l’hebdomadaire la Feuille volante du président. Ces relais de la stratégie russe à Bangui sont évidemment financés en partie par Lobaye Invest, société russe fondée en République centrafricaine en 2017 et spécialisée dans l’extraction d’or et de diamants du pays et particulièrement dans la mine de Ndassima, une catastrophe écologique à ciel ouvert. 

En plus de ces outils, la Russie ne ménage aucun effort pour gagner la sympathie de l’opinion publique et particulièrement les jeunes africains. En mai 2021, par exemple, la Russie s’est précipitée pour tourner Touriste, un long métrage diffusé tous azimuts dans les salles de cinéma en Centrafrique pour camoufler l’atrocité des mercenaires du groupe Wagner dans leur guerre contre les groupes rebelles de l’ex-(ancien) président François Bozizé. La stratégie d’influence russe est tous azimuts et performante grâce à ses relais africains : sponsoring de Miss Bangui et Miss Centrafrique 2018 avec la présence de Elmira Abdrazak, Miss Russie 2013; soutien des jeunes réunis dans des organisations fantoches comme PARADE (Partenariat Alternatif Russie-Afrique pour le Développement Économique) avec des sections dans plusieurs pays dont la Guinée, le Sénégal, le Cameroun, le Mali, le Burkina Faso, la République démocratique du Congo, comme on peut le lire d’ailleurs sur le site de l’ambassade de Russie en RDC ; sponsoring de tournois de football ; multiplication des bourses d’études (la Russie accueille près de 35 000 étudiants africains dont le nombre ne cesse d’augmenter) ; ouverture de centres culturels russes, soutien actif de Russia Today aux jeunes journalistes, financement de certaines organisations de la société civile, etc. La liste est longue. Rien de tout cela n’est nouveau en Afrique ; ce sont des stratégies d’influence classiques que des Etats comme la Chine, les États-Unis et tant d’autres ont déjà pratiquées sur le continent. 

À l’ouverture de ce deuxième sommet Russie-Afrique, le président Vladimir Poutine a fait des annonces phares. Il a indiqué que l’engagement de la Russie à effacer la dette de la Somalie qui s’élevait à 690 millions de dollars, promis de fournir gratuitement dans les mois à venir jusqu’à 50 000 tonnes de céréales à six pays africains, notamment le Burkina Faso, le Zimbabwe, le Mali, la Somalie, la République centrafricaine et l’Érythrée. Cette annonce a choqué certaines élites africaines, voyant dans ce geste une forme de mendicité. Au fond, la Russie a tout préparé puisque la désignation du sommet de cette année comme étant un « forum économique et HUMANITAIRE » a créé une forme de cohérence dans cette annonce du président russe. Si la Russie est en réalité un nain économique dans la nouvelle configuration géopolitique, elle reste quand même une puissance militaire redoutable. Avec le retour de la guerre dans le monde, la poussée terroriste, les coups d’État, le recul de la France en Afrique, le Smart Power russe a encore de beaux jours devant lui sur le continent, même si cela ne va pas durer dans le temps. Parce que la réalité économique rattrape toujours et c’est le point faible des russes, puisqu’on ne mange pas les armes. La lassitude va forcément naître et une légère prise de conscience de la limite des russes à donner la prospérité va apparaître chez les jeunes. 

Quoi qu’il en soit, la Russie aura réussi une chose en Afrique : faire trembler la France. Comme le rapporte Coda Story dans un article paru le 19 décembre 2018, « La France, ironiquement, a aidé à ouvrir la voie à la Russie pour s’installer dans son arrière-cour. Au milieu des tensions entre les deux États à propos du conflit en Syrie, Moscou a mis son veto contre un plan de Paris visant à donner à la RCA un lot d’armes confisquées. Mais les Français ont mal calculé en demandant au président Faustin-Archange Touadéra de rencontrer le ministre russe des Affaires étrangères pour faire lever le veto, donnant ainsi à Moscou la possibilité de combler le vide ». 

17 Chefs d’Etats étaient présents à Saint-Pétersbourg alors qu’ils étaient 41 lors du sommet de Sotchi en 2019. Mais il faut faire attention à ne pas verser dans une rhétorique occidentale consistant à voir dans ce nombre une forme de désaveu des africains, parce que c’est tout à fait le contraire. La plupart des Chefs d’Etats absents se sont fait représenter par une délégation. C’est le cas de la Guinée où Mamadi Doumbouya n’a pas envie de frustrer la France. Il faut aussi reconnaître une rude bataille diplomatique menée par les chancelleries occidentales en vue de dissuader certains Chefs d’Etat africains de se rendre à Saint-Pétersbourg et ainsi montrer à l’opinion publique internationale que Poutine est aussi isolé par les africains. L’absence ne veut pas dire un manque de sympathie. Les choses se passent loin derrière les caméras. 

Le Président Poutine veut marquer les esprits et remercier ses soutiens africains

Kemi Seba et Nathalie Yamb étaient présents au sommet, installés complètement derrière pour éviter de frustrer certains hôtes qui n’apprécient pas véritablement leurs discours, surtout s’agissant de leur présentation de Macky Sall et d’Alassane Ouattara, respectivement présidents du Sénégal et de la Côte d’Ivoire, qu’ils considèrent comme des valets de la France. Le Président ivoirien n’était pas présent au sommet et cela sans surprise. Sans prendre position dans la farouche bataille idéologique opposant aujourd’hui le président ivoirien et les chantres d’un certain panafricanisme 2.0 tels Kémi Seba et le chef de la junte malienne, une certaine nuance s’impose à ce stade de notre analyse. 

Le Président Ouattara, quoi qu’on puisse penser de son bilan et/ou du sens, de la sincérité de son engagement pour son pays, est un libéral convaincu qui ne croit pas en la capacité économique de la Russie. Il suffit, pour s’en convaincre, de revenir sur un entretien téléphonique entre Alassane Ouattara et l’ancien Premier ministre malien Boubou Cissé, qui a fuité sur les réseaux sociaux en février 2022. On y entend le Président Ouattara chambrer la Russie : « La Russie est la 11e puissance économique aujourd’hui, ce n’est pas la Russie qui va régler leurs [en allusion aux putschistes maliens] problèmes… Je ne comprends pas, on dirait qu’ils sont tombés sur la tête… Ils vont voir que la Russie ne peut pas les aider en dehors de leur faire des promesses et leur envoyer de vieux matériels ». 

Beaucoup de jeunes africains ont pris part, aux frais de la Russie, à ce deuxième sommet Russie-Afrique. Arrivés, ils ont effectué des visites culturelles. Parmi eux, de jeunes journalistes cooptés par Russia Today. D’autres se présentent comme des activistes de la société civile avec plusieurs comptes Facebook diffusant l’idéologie russe. 

Le Président Poutine veut marquer les esprits et remercier ses soutiens africains dans un contexte de guerre en Ukraine. Une guerre appréciée différemment selon chaque fuseau horaire. C’est pourquoi il a offert un hélicoptère présidentiel au Président Emmerson Dambudzo Mnangagwa du Zimbabwe, son soutien affectif de tous les temps. Un cadeau qui a fait réagir le gouvernement zimbabwéen par le biais de Nick Mangwana, ministre de l’information qui affirme sur Twitter, rebaptisé X : « Son Excellence le président Poutine a offert un hélicoptère présidentiel à son Excellence le président Emmerson Dambudzo Mnangagwa […] Cet oiseau sera bientôt dans nos cieux ». 

Par ailleurs, une série d’accords, de contrats sur la coopération entre la Russie et les pays africains ont été signés le 28 juillet, au second jour du sommet. Quelques incidents ont aussi éclaté pendant le sommet, montrant l’antagonisme entre les Chefs d’Etat et les putschistes dans la zone ouest-africaine qui connaît une grave crise institutionnelle avec des coups d’Etat à n’en pas finir. Le dernier en date s’est produit au Niger le jeudi 27 juillet contre Mohamed Bazoum, un président démocratiquement élu il y a tout juste deux ans avec 55,75 % des voix. 

Comme il fallait sans doute s’y attendre, ce coup de force a fait les choux gras de Kemi Seba et de ses soutiens idéologiques sur les réseaux sociaux. Comme Kémi Seba et d’autres activistes ou observateurs pan-africanistes l’ont rappelé à raison, cet énième coup d’Etat ouest-africain menace éminemment les intérêts français au Niger à la seule condition de laisser faire les nouveaux maîtres du pays. Il est important de signaler que la présence française via les entreprises est fortement réduite dans le pays. Même si Orano (ex-Areva) a signé entre fin avril et début mai 2023, un accord avec le gouvernement nigérien pour prolonger l’exploitation de l’uranium du site de la Somaïr près d’Arlit jusqu’en 2040. Orano cherche aussi à exploiter le site Imouraren, un des plus grands gisements d’uranium au monde. Va-t-il y arriver ? La présence française est donc essentiellement sécuritaire. 

Le putsch intervenu au Niger a été perpétré par le patron de la garde présidentielle, le général Abdourahamane Tchiani. C’est le plus choquant, le plus illégitime, le plus ridicule de  tous les autres coups de force intervenus dans la sous-région ces trois dernières années, peut-être à l’exception de celui du Burkina Faso. Réuni à cet effet ce samedi 29 juillet, le conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine a donné un ultimatum de 15 jours aux putschistes nigériens pour rétablir l’ordre constitutionnel. 

Entre autres incidents marquants du sommet Russie-Afrique, il y a les propos du jeune putschiste burkinabè, le capitaine Ibrahim Traoré. Ce dernier y a affirmé se sentir en famille, arguant que la Russie est une famille pour l’Afrique parce que Russes et Africains seraient « des peuples oubliés » se battant de toutes leurs forces pour sortir de la prégnance de l’hégémonie meurtrière et prédatrice occidentale qui a rythmé la marche d’une mondialisation dominée par un Occident jadis triomphant mais aujourd’hui décadent. Le capitaine burkinabè poursuit son allocution de Saint-Pétersbourg en s’interrogeant en ces termes : « Comment, avec tant de richesses sur notre sol, avec une nature généreuse, de l’eau, du soleil en abondance, l’Afrique est aujourd’hui le continent le plus pauvre. L’Afrique est un continent affamé. Et comment se fait-il donc que nos Chefs d’État traversent le monde à mendier ? Voici des questions que nous nous posons et que nous n’avons pas de réponse jusque-là […] Hier le Président Vladimir Poutine a annoncé l’envoi de céréales et nous le remercions pour cela. Mais aussi c’est un message passé à nos Chefs d’Etat africains. Parce qu’au prochain forum, nous ne devrons pas venir ici sans avoir assuré pour ceux qui ne connaissent pas la guerre, l’autosuffisance alimentaire de nos peuples ».

L’Afrique est au cœur d’une rude, violente et historique bataille d’influence

Bien sûr, le Président sénégalais Macky Sall a rapidement recadré le capitaine Traoré : « On aura remarqué que je ne parle pas d’aide ; je ne crois pas en l’aide en réalité. Et pour répondre à notre jeune frère, notre cadet, capitaine Traoré président du Faso : les chefs d’État ne sont pas venus ici pour mendier. Tout comme nous n’allons pas ailleurs pour tendre la main. Nous travaillons pour un partenariat d’égale dignité entre les peuples. C’est le même discours qu’on tient à Dakar, ici à Saint-Pétersbourg, ou à Washington. Donc je pense que le combat de l’Afrique c’est d’abord un combat pour la dignité et ce combat transcende les générations […] Si on regarde de très près. Pourquoi l’Afrique en est à cette situation ? C’est justement le poids de l’histoire ! L’héritage de l’esclave, de la colonisation qui se poursuit à travers des manifestations de néocolonialisme et à travers l’injustice du système que nous combattons au quotidien : nous avons demandé la réforme du système des Nations-Unies, nous avons demandé la réforme de la gouvernance mondiale qui aujourd’hui conditionne la vie de nos Etats […] Nous avons des microétats hérités du congrès de Berlin qui nous empêchent de travailler à l’échelle africaine ». 

Il est donc à comprendre que la présence de certains Chefs d’Etat à ce sommet avait aussi pour but subtil de ne pas donner une tribune libre aux putschistes. Les laisser sans contradiction aurait donné l’impression qu’ils parlent au nom de tout le continent ; que leur ligne de conduite et leurs discours de panafricanisme soi-disant révolutionnaire seraient les seuls qui vaillent aujourd’hui sur le continent, les seuls qu’il faille écouter. Cependant, il y a un axe majeur sur lequel tous les chefs d’Etats et de gouvernements africains présents à Saint-Pétersbourg étaient d’accord, mais chaque participant l’a exprimé différemment : la réforme de toutes les institutions internationales, à commencer par le Conseil de sécurité de l’ONU. Ainsi donc, par-delà leurs divergences idéologiques et/ou politiques, les gouvernants et leaders d’opinion africains s’accordent sur l’urgence d’un nouvel ordre mondial. 

La chute du discours de Poutine à l’ouverture du sommet a été particulièrement intéressante et va rester dans l’opinion : « Malgré la distance géographique qui nous sépare, nos nations sont liées par des relations amicales. Le secret de cette amitié est simple : la Russie n’a jamais considéré le continent africain comme un territoire de profit ou un objet de colonisation. Il n’a jamais méprisé le peuple africain ni parlé en position de supériorité ou de force. Nous avons toujours essayé de faire preuve de solidarité et de nous entraider en ces temps historiques difficiles ». De toute évidence, l’Afrique est au cœur d’une rude, violente et historique bataille d’influence. La Russie veut avoir sa part du gâteau comme la Chine et d’autres Etats. C’est une bataille entre compétiteurs stratégiques dont le jouet reste le jeune africain, le citoyen lambda. Tout porte à croire que l’Afrique est l’avenir de la géopolitique mondiale. Mais il faut bien que les africains aient leurs propres ambitions et stratégies pour profiter au maximum de l’importance stratégique de leur continent et de leurs sous-sols, au risque de devenir des idiots utiles de telle ou telle puissance à l’aune de ce qui s’avère être une seconde ruée vers l’Afrique presqu’un siècle et demi après la conférence de Berlin.